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Renaissance est une communauté de chrétiens ouverte à discuter de la spiritualité et du sens de la vie dans un espace propice à la réflexion.

Nous allons reprendre à la Cafétéria Multi de l'Université de Sherbrooke à 18h30.



22 novembre 2007

Un sacrifice crucial

Les religions sont-elles toutes semblables?
Le christianisme n’est-il qu’un chemin parmi d'autres nous menant à Dieu, ou est-il le seul ?
Et si c'est le cas, pourquoi est-il le seul, et qu'est-ce qui le distingue de toutes les autres religions ?
Cette distinction réside dans le sacrifice de Jésus Christ.

Nous ne débattrons pas ici de savoir si la croyance elle-même en ce sacrifice est essentielle ou non. La question n'est pas de savoir «Faut-il croire en Jésus ou non pour être sauvé par son sacrifice ?», certains pensent que oui, d'autres non, mais là n'est pas notre propos aujourd'hui.
La question est «Pourquoi ce simple sacrifice, est-il si important qu'il bouleverse tout le reste, et distingue totalement la religion chrétienne des autres ? En quoi ce sacrifice est-il crucial et représente-t-il le seul chemin qui mène à Dieu ?».


1. Le sacrifice dans la Bible

Regardons tout d'abord la notion du sacrifice dans la bible.
La notion de sacrifice y est intimement liée avec celle de justice : le Dieu de la Bible est juste, et devant lui, chacun recevra ce qu'il mérite.
Celui qui agit mal sera punit, et celui qui agit bien sera récompensé.

Citons un passage de la Bible en Ézéchiel, Ch. 33 V. 17-20 :
«Les enfants de ton peuple disent : La voie du Seigneur n’est pas droite.
C’est leur voie qui n’est pas droite.
Si le juste se détourne de sa justice et commet l’iniquité, il mourra à cause de cela.
Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice, il vivra à cause de cela.
Vous dites : La voie du Seigneur n’est pas droite.
Je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d’Israël !»
Ainsi, les bonnes actions seront récompensées, et les mauvaises actions seront punies.

Et c'est au niveau de cette punition que le sacrifice intervient.
Au début de l’histoire biblique, Dieu entre en alliance avec son peuple.
Au travers de cette alliance, lorsque son peuple commet de mauvaises actions, Dieu autorise l'accomplissement de leur punition au travers de sacrifices.
Le Lévitique parle de «sacrifices expiatoires» et de «sacrifices de culpabilité».
Comme leurs noms l'indiquent, il s'agit de sacrifices permettant de racheter les fautes, commises consciemment comme inconsciemment.
Les punitions que devaient recevoir les coupables s'accomplissaient ainsi aux travers de ces sacrifices.
Le peuple pouvait ainsi vivre en paix au travers de la justice de Dieu et avoir une chance de racheter ses erreurs commises.


2. Le Messie

Les sacrifices jouèrent leurs rôles durant un temps.
Cependant, plus le temps passait, plus les Israélites désobéissaient à Dieu, et plus Dieu devait les punir de façon sévère.
A travers cela, Dieu voulait que son peuple apprenne de ses erreurs et devienne bon, mais les Israélites allèrent jusqu'à ne plus avoir peur du Créateur et se détournèrent de lui.
Dieu finit donc par les punir en prédisant leur soumission aux Romains et leur captivité, mais en leur donnant l’espoir d’un renouveau à travers l'arrivée d'un nouveau roi, le Messie.

Les Israélites s'attendaient à un roi guerrier qui leur permettrait de vaincre de grandes batailles contre les Romains.
Mais le renouveau que Dieu leur envoya était d'une tout autre nature.
Ce Messie, ce fut Jésus.
Né de la vierge Marie, et descendant du roi David, il aurait pu devenir à son tour roi, régner sur son peuple, devenir un grand leader et mener une bataille victorieuse contre l'oppresseur romain.
Mais au lieu de cela, il s'est sacrifié.
Il n'a pas pris la place du sauveur sur le trône, mais celle du sauveur sur la croix.
Pourquoi cet acte?

Comme tous les sacrifices, celui-ci fut pour apporter le salut, la rédemption et le pardon sur le peuple d'Israël.
Le Messie a sauvé le peuple de Dieu non pas en terrassant ses ennemis, mais en venant à bout de ses péchés, de tous ses péchés, afin de lui redonner une nouvelle chance de revenir vers Dieu, et en lui offrant l'absolution.

On trouve cette explication dans l’épître aux Hébreux, «Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui [Jésus], saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les [autres] souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.»

Le sacrifice de Jésus a établi une nouvelle alliance entre le peuple d'Israël et Dieu.
Ce peuple n’a plus besoin d’offrir des sacrifices pour tous ses péchés, car Dieu a permis que tous les péchés soient pardonnés, et même effacés, par le sacrifice de l’agneau parfait, le fils de Dieu, Jésus.


3. La nouvelle alliance

Jean nous dit,
«L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son fils comme victime expiatoire pour nos péchés.»
(1. Jean Ch.4 V.9-10).

La première alliance n'était plus, nous l'avions brisée.
Mais Dieu, dans son infinie miséricorde, nous a envoyé une chance de reprendre notre chemin à ses côtés, et a envoyé son fils, Jésus, en sacrifice pour notre rédemption.
Le sacrifice de Jésus nous apporte une nouvelle alliance, nous permet de vivre de nouveau avec Dieu, de nous rapprocher de nouveau de Dieu, de connaître Dieu, même en étant mauvais, parce que notre mal est dorénavant déjà puni aux yeux de Dieu.

Et cela, ce sacrifice est crucial.

Dans la compréhension biblique, toute l’humanité est peuple de Dieu : le monde entier a besoin de ce sacrifice expiatoire pour être absolu et rétablir son alliance avec Dieu. Le monde entier a besoin de Jésus le Christ.

Pour cela, la croyance chrétienne ne peut pas être un chemin parmi d'autres qui mène à Dieu, car elle est la seule qui accepte le sacrifice de Jésus, ce sacrifice crucial et essentiel.

Soit la religion chrétienne est le seul chemin qui même à Dieu, soit elle n'y mène pas.
Soit Jésus a fait le sacrifice ultime, celui qui nous sauve tous, soit ce n'est pas le cas, et dans ce cas, tous cela n'est qu'une vague histoire.

A chacun d'écouter son coeur et de choisir sa croyance...

La clé du langage de Jésus


Ceci est un appel à tous.


Souvent, quand je lis ce que Jésus a dit, je comprends son message, mais je ne saisis pas toujours à 100% les symboles ou les idiomes qu'il décrit. Dans Jean 6, il dit qu'il est le pain de vie venu du ciel. En lisant le paragraphe, je comprends l'ensemble de son message sans nécessairement saisir le contexte du pain de vie. Quel est le sens, le contexte, l'idée du lien entre Jésus et le pain de vie ? Souvent, il me manque le contexte culturel et littériare de l'époque pour comprendre les expressions et les idiomes. Jésus parle une autre langue dans un autre millénaire où les us et coutumes sont très (très) différents. J'appele à tous de déchiffrer le langage de Jésus.


20 novembre 2007

Réflexion de Mat

Je suis en train de survoler le livre de Jean. J'étudie un peu moins qu'un chapitre par jour pour me replonger dans l'histoire de Jésus. Et puis le temps des fêtes qui s'approche me donne l'envie de revenir à Jésus.

J'aime bien l'idée que Jésus est venu, non pour nous enseigner une nouvelle religion, mais pour nous libérer de la religion. Au chapitre 5, Jésus confronte les rabbins de l'époque en leur disant qu'ils ont des traditions religieuses qui étouffent les gens. Quand Jésus a guéri un aveugle le jour du sabbat, les rabbins attaquèrent Jésus de ne pas avoir respecté le sabbat. En fait, dans la tradition juive, il ne fallait pas travailler. Jésus leur répondit que même pendant le sabbat, Dieu travaille. Et Jésus ne fait que copier ce que son Père fait. Jésus les critiquait d'empêcher les gens de faire du bien durant le sabbat comme s'ils voulaient avoir un contrôle sur le peuple.


Il me semble que ça brise le stéréotype que j'ai de Dieu. Il me semble qu'il s'est reposé le 7e jour après la Création. Jésus est en train de dire que Dieu ne s'est pas littéralement reposé, mais qu'il a arrêté de créer le monde. C'est clair qu'il faut se reposer, mais je crois que Jésus nous a libéré d'une interprétation très doctrinale de la religion. On est libre grâce à lui. Jésus nous invite, en lisant ce passage, de se libérer des chaînes qu'on s'est peut-être créer avec la religion pour se tourner en admiration devant notre Créateur.

http://www.topchretien.com/topbible/?/bible/&livre=00043&chapitre=5&version=00001#ref

01 novembre 2007

Dieu peut-il créer une pierre que lui-même ne peut soulever ?

Cette question n’est pas facile à aborder, non pas parce que la réponse est difficile, mais parce que la question elle-même pose un problème de définition.

Cette interrogation constitue l'un des arguments majeurs utilisé par les personnes voulant démontrer que Dieu, en tant qu'être omnipotent, n'existe pas.
Elle repose en effet sur un intéressant paradoxe rhétorique :
- si la réponse à cette question est «oui», alors cela signifie que Dieu ne peut être omnipotent, puisqu'il ne peut soulever cette pierre.
- de même, si la réponse est «non», alors Dieu ne saurait être omnipotent, étant incapable de créer une telle pierre.
Ainsi, quelle que soit la réponse, on se retrouve avec la preuve apparente que l'omnipotence n'existe pas, et que donc, Dieu en tant que tel ne saurait exister.

En réalité, cette question joue sur une imprécision du terme «omnipotent».
Premièrement, il faut bien définir ce qu’est l’omnipotence.
Que veut-on dire quand on dit que Dieu est omnipotent ?
Cela ne veut pas dire que Dieu peut tout faire. Être un être omnipotent ne signifie pas être capable de réaliser toutes les actions impossibles et inimaginables de tout l'univers.
Ethymologiquement, un être omnipotent a tout le potentiel, et non pas le potentiel de tout.
La nuance qui existe entre les deux est très importante, je vais essayer de l'expliquer ici.

Par définition, ce qui est impossible ne peut en aucun cas être accompli.
Supposons que la définition d'un être omnipotent soit la seconde (le potentiel de tout).
Logiquement, s’il y a des choses qui sont impossibles, et qu'un être omnipotent a le potentiel de tout, alors un être omnipotent ne peut pas exister, par définition.
Au contraire, si un être omnipotent n’a pas le potentiel de tout, mais a seulement tout le potentiel, alors il peut toujours exister, même s’il existe des choses impossibles dans l'univers, parce que ces chose-là font parti des choses sans potentiel pour lui, des choses en dehors de son potentiel de réalisation, et donc cet être omnipotent n’est pas sensé pouvoir les accomplir.

Revenons donc à la question posée. Si Dieu est omnipotent, l’existence d’une pierre qu’il ne peut en aucun cas soulever n’a aucun potentiel, ce qui le rend impossible. Ceci se voit clairement parce que n’importe la taille de la pierre, il suffit tout simplement d’avoir une force assez puissante pour la soulever. Il n’y a aucune limite sur la puissance des forces, alors même si la pierre a une taille qui s’approche de l’infinie, nous pourrons toujours théoriquement trouver une force assez puissante pour la soulever. L’existence de cette force a donc du potentiel, ce qui le rend possible. Si Dieu est omnipotent, il a nécessairement le pouvoir de créer cette force, et donc une pierre insoulevable ne peut exister.

Pour répondre donc à la question posée nous devons d’abord nous décider si Dieu est bien omnipotent ou pas, car s’il l’est, la question n’a pas de sens. C’est comme si nous nous demandions « est-ce qu’un carnivore peut-il arrêter de manger de la viande ? ». Par contre, si Dieu n’est pas omnipotent, la question peut être posée sincèrement, mais elle ne peut en aucun cas changer notre décision sur l’omnipotence de Dieu. Nous devons régler cela d’abord.